Propos recueillis par Mariam Ben Slama
Pourrais-tu te présenter rapidement ?
Bonjour, je m’appelle Yoela Alliali-Dié, j’ai 18 ans et je suis Ivoiro-française. Je viens du lycée français d’Abidjan mais j’ai aussi vécu à Casablanca et à Puteaux.
Je suis en première année dans le programme Europe-Afrique. J’ai choisi ce programme avant tout pour mieux comprendre l’Afrique et ses liens avec l’Europe et le reste du monde. Je crois que l’Afrique a énormément de potentiel et a besoin de personnes intelligentes, passionnées et capables de comprendre sa complexité afin de la faire évoluer. Plus tard, je voudrais être avocate et comme je l’ai dit dans ma lettre, le “projet de ma vie” c’est de créer une association pour les malvoyants et déficients visuels en Côte d’Ivoire et peut-être l’étendre à toute l’Afrique.
D’après toi, quel est le rôle du délégué des étudiants sur le campus de Reims ?
Je pense que le rôle du représentant des élèves est, à partir des revendications des étudiants et de ce qu’il observe lui-même, d’améliorer le campus à la fois pour les gens qui s’y trouvent et pour les personnes à venir.
J’ai énormément envie d’être l’un des acteurs de ces changements et pour améliorer cet environnement, je compte m’appuyer sur mes projets et sur tout ce qui émane de mes camarades.
Pour quelles raisons serais-tu un bon délégué ?
Je trouve que j’ai un bon profil pour être représentante des élèves parce que je suis une personne déterminée. C’est important parce que pour pouvoir arriver à des accords avec l’administration il faut faire preuve de ténacité. Ensuite, je suis très à l’écoute et très attentionnée envers les gens.
Pour moi, un représentant c’est aussi quelqu’un à qui l’on devrait pouvoir se confier. Je tiens mes engagements car pour moi c’est important que la personne à qui l’on fait confiance soit fiable et je ferai tout mon possible pour ne pas décevoir ma promotion et les personnes qui m’auront choisie. Enfin, je suis une personne très joviale. Le programme, c’est principalement l’Afrique et pour moi, l’Afrique c’est surtout la chaleur, la solidarité, la joie et les rires. Par conséquent le représentant des Eurafs doit être une personne avec une bonne humeur communicative.
Si tu es délégué, quelle sera ta mission principale et tes objectifs cette année ?
Mon premier objectif est de faire des groupes de travail de 4 ou 5 élèves sans forcément tenir compte des affinités de chacun pour nous permettre de nous découvrir, de nous soutenir entre nous et de tisser de nouveaux liens. Mon second objectif est de faire de l’espagnol une langue accessible aux élèves du programme Euraf parce que c’est une langue très étudiée dans le secondaire. C’est aussi une langue africaine et à mes yeux ce n’est pas logique que nous ne puissions pas en faire. Mon troisième objectif est de permettre à notre promotion d’avoir un nom qui la définisse et que nous choisirions à la fin de l’année.
Si tu devais changer ou réformer quelque chose, en particulier au niveau de la vie étudiante, ce serait quoi ?
En tant que représentante, j’aimerais que les noms des promotions soient des éléments faisant partie de la tradition Sciences Po. En effet, compte tenu de toutes les personnes que l’on rencontre au sein de notre promotion, de toute les difficultés que l’on affronte ensemble, avoir un nom est une manière de concrétiser l’esprit qui nous est propre et d’acquérir ce sentiment d’appartenance.
Enfin, si tu pouvais voyager dans le temps, passé ou présent, ou irais-tu et pourquoi?
Je trouve le passé dangereux dans le sens où si je ne peux rien changer, je risque de me sentir impuissante et si j’ai le pouvoir de changer les choses, elles auront toujours une incidence sur mon présent et mon futur que je ne serai pas forcément en mesure de prévoir ni de gérer. Voir le futur ne m’intéresse pas parce que je crois au destin. Je choisirais le présent parce que donner le meilleur de soi-même est la meilleure façon de se rendre fière et d’appréhender son avenir.
