(Polydor)

Cette semaine j’écoute le dernier album des Rolling Stones, qui sont de retour après 18 ans sans création originale. Hackney Diamonds est leur première sortie depuis la mort de Charlie Watts, leur batteur, en 2021, et qui a bouleversé la vie du groupe.

Justement, les trois membres aux alentours des 80 ans, à première vue les Stones ont accompli l’impossible : produire un album agréable à écouter et qui comporte ce son légendaire composé de riffs et de la voix rauque de Mick Jagger. Le problème, c’est que Hackney Diamonds n’est rien de plus.

Entre banalité et manque de créativité, cet album laisse franchement à désirer. Malgré quelques interludes issus du Blues et un Mick Jagger qui chante plutôt bien vu son âge, les différents titres sont peu remarquables et ajoutent peu d’innovations au portfolio d’un des plus grands groupes de l’histoire du rock. Après votre écoute, seule une chanson vous reviendra à l’esprit pendant quelques jours : Angry est le morceau-titre, et vous l’avez probablement déjà entendu dans les pubs ou spots radio.

Mais après Angry, vous oublierez le reste des titres qui semblent se fondre en un seul bloc, certes agréable à écouter, mais qui ne risque pas d’intégrer vos playlists. Même la présence de certains des plus grands artistes de notre époque, à savoir Paul McCartney, Lady Gaga, Stevie Wonder, et même Elton John, n’est pas remarquable. Sans les indications dans les titres des morceaux, vous ne sauriez même pas que c’est eux qui y figurent.

Alors, quelles leçons tirer de ce retour aux sources bien maladroit ?

Choisir le moment où prendre sa retraite est un véritable art pour les artistes. Les Rolling Stones ne sont pas les premiers à être confrontés à ce dilemme. Bien qu’il soit difficile d’abandonner la passion qui a animé toute sa carrière, il faut savoir soit se tourner vers un nouveau genre ou alors arrêter de se produire. Tout récemment nous avons vu le résultat d’un mauvais choix avec Elton John et Rick Astley qui ont figuré parmi les headliners de Glastonbury 2023 : deux très grandes déceptions.

Avec Hackney Diamonds, les Stones tentent d’être quelque chose qu’ils ne sont plus. Au lieu de retrouver la dynamique créative qui les a propulsés au sommet de la pop music des années 60 et 70, les trois membres restants du groupe ressortent de deux années d’enregistrement avec un son reconnaissable mais peu intéressant. Au moins ils savent encore chanter.

Alors que certains artistes semblent assumer leur tort – il paraît que le nouveau titre des Beatles est le dernier – les Stones prévoient de partir en tournée avec leur nouvel album. Quand sauront-ils s’arrêter ? Quand est-ce qu’ils comprendront ?

“You can’t always get what you want.”

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