Joséphine rentrait de son cours de danse en traînant des  pieds, justaucorps dans une main, sandwich mou dans l’autre. Il pleuvait. Elle ne songeait même pas à protéger le pain de l’humidité. Les gouttes dégoulinaient sur ses lunettes et glissaient dans son cou. Les voitures la frôlaient ; enfin, c’est ce qu’elle croyait. Sa mauvaise humeur avait décuplé son sentiment d’être persécutée. Évidemment que les voitures ne la frôlaient pas. Les voitures ne roulaient  pas sur le trottoir et Joséphine était bien trop sage pour s’aventurer sur la chaussée.

Joséphine pleurait en marchant. C’était assez risible. Si elle n’était pas autant en colère, elle aurait trouvé ça drôle. Elle était moche quand elle pleurait. Elle le savait et ça la faisait encore plus pleurer. Tous ses traits se contorsionnaient en une grimace surprenante. Elle devenait rouge, rouge, rouge à éclater, rouge à rougir de sa rougeur. A travers ses yeux inondés de pluie et de larmes, elle voyait l’écran de son téléphone se brouiller. Ses doigts pianotaient fébrilement. Rien à faire, son portable n’était plus tactile à cause de l’humidité ; il avait eu la bonne idée de se figer au moment où Joséphine avait décidé de relire d’anciennes discussions. Désormais, les phrases sucrées restaient collées à sa rétine comme une punition pour sa vaine nostalgie. C’était fini, et pourtant elle s’entêtait avec cette vieille histoire. Elle était écœurée ; écœurée d’elle-même, écœurée de toute l’eau de rose qu’elle se forçait à boire à s’en donner la nausée.

Joséphine tourna deux fois la clé dans la serrure pour s’enfermer dans son petit studio de la rue des Carmélites. La douche qu’elle prit lui donna une impression de répétition. Elle aurait bien voulu noyer sa peine dans toute l’eau de la journée. Au-dessus de sa tête, posées sur le toit, les étoiles se prélassaient. Le ciel ne lui était d’aucune aide ces derniers temps. Joséphine croyait parfois en Dieu, surtout en été, quand les journées sont longues et nimbées d’une quiétude presque surnaturelle. Mais on était en octobre et Joséphine avait laissé tomber le ciel sur sa tête. Depuis le quatrième étage de son appartement, elle se sentait écrasée par le poids de la fatalité.

Joséphine enfila son pyjama rose. Il était trop court, râpé et troué, mais elle l’avait depuis ses huit ans et le portait toujours quand ça n’allait pas fort, qu’il neige, qu’il vente ou qu’il pleuve – comme ce soir-là. Son téléphone était sorti de sa torpeur. Sous les draps, elle se perdit de longues minutes dans les méandres de sa galerie photos. Elle y retrouvait des visages aimés, détestés, oubliés ou regrettés. Et elle le voyait partout, lui – à nouveau, elle se noyait dans l’eau de rose. Non, elle n’avait plus le droit de penser à lui de cette manière-là. C’était fini, cette vieille histoire. Elle éteignit le plus vite possible son téléphone et le projeta au bas de son lit pour ne plus céder à la tentation de la nostalgie. Désormais, il fallait dormir. Elle plaça sa main sur ses yeux et fit coulisser ses paupières. A présent qu’elle était immobile et les sens aux aguets, elle prenait conscience de la densité du silence qui l’enveloppait. Elle tendit l’oreille pour déceler les failles de cette muette harmonie. Rien. Le calme absolu.

Tout à coup, un grand bruit la fit sursauter. Quelqu’un toquait à sa porte. Elle se figea. Qui pouvait bien la déranger à cette heure de la nuit ? On lui tendait un piège, c’était certain ! Les coups contre la porte redoublèrent. Joséphine ne savait que faire. Les cambrioleurs ne toquaient tout de même pas aux  portes, si ? Elle se leva, enfila une robe de chambre pour cacher son pyjama ridicule et s’approcha à pas de loups de l’entrée.

– Joséphine, tu dors ?

Elle se retint de respirer.

– Joséphine, c’est Thomas. J’ai… J’ai fait un cauchemar. J’ai peur maintenant, tout seul dans mon studio. Je… Je peux entrer deux minutes ? … Joséphine ?

  • Thomas, tu fais chier… Arrête de faire l’enfant, retourne te coucher !

Cette phrase lâchée après quelques longues secondes silencieuses était inutilement agressive. Elle le savait, mais n’avait pas pu s’en empêcher. Cette nuit devait être celle de son autarcie malheureuse et de ses regrets solitaires.

Elle se décida tout de même à ouvrir la porte dans un effort surpassant son égo. Il était là, prostré devant elle, fixant ses pieds. La mine déconfite que formait son visage donnait l’impression qu’il venait de s’échapper de l’hospice. Ça l’a fait sourire.

Thomas était un de ces garçons qui s’étaient pris d’affection pour Jo au début de l’année. Il était venu de Belgique, seul, pour étudier les cailloux de la région avec une équipe de géologues, ou quelque chose comme ça. Pour Carole, la sœur de Joséphine, il était le parfait portrait du SMC : Sympa Mais Collant. Pff, Jo s’en voulait d’être aussi froide.

“Bon bah rentre. Tu ne vas pas rester comme ça à dégouliner sur mon palier,” finit-elle par lui dire en ouvrant sa porte. Et tout en la voyant disparaître derrière la porte bleue, Thomas entendit Joséphine lui  lancer :

  • Assieds-toi sur le canap’, je vais chercher un plaid. Tu préfères thé ou chocolat chaud ? Et maintenant que tu es là, raconte ce qui t’amène. T’es pas venu juste pour mes posters de Noir Désir, nan ?

Cette fille était déconcertante, pour sûr. Pourquoi s’efforçait-elle d’être incisive quand sa nature est d’être spontanément généreuse ?

Elle rit et dédramatisa avant qu’il ne déverse ses problèmes. Elle se sentait si lasse, si loin de la Terre. Loin des considérations humaines. Loin de la vie et de la mort. Loin du bonheur et des angoisses. Il commença à parler et elle s’envola. Elle n’était plus. Incapable d’appartenir à sa vie à nouveau.

Tandis que Thomas se confiait, elle rêvait de ce scénario, mais avec un autre. Elle lui ouvrait la porte, ils se regardaient, troublés, et s’embrassaient passionnément.

Mais il n’en était rien. A la place, elle se retrouvait à hocher de la tête mécaniquement face à ce demi-homme, incapable de s’assumer lui-même.

  • Il a plu toute la nuit de sa mort. L’orage grondait comme pour me prévenir, tu comprends ? C’est le premier orage depuis qu’elle est partie et c’est insupportable Jo.

A ces mots, son comportement la dégoûta, ses pensées méprisantes la dégoûtèrent. Il venait frapper à sa porte, elle se devait de prendre soin de lui. Mais elle se plaisait à s’isoler dans sa souffrance. Il avait besoin de réconfort, mais elle, elle préférait le fantasme d’un amour qui n’a fait que mourir inlassablement depuis le jour où il est né. 

  • Tu vois ma petite sœur, elle a été courageuse jusqu’au bout. Elle s’est battue pour la vie en souriant. Putain Jo, le sourire de ma soeur, il a ridiculisé l’ensemble du corps médical qui l’avait condamné à mourir à ses trois ans. C’était la plus belle provoq’ au cancer, la plus belle preuve d’amour. Faut que j’arrête de pleurer, je me fais pitié.”
  • Ecoute moi Thomas, je vais sûrement te déballer de la merde mais il faut que tu entendes ceci : Merci. Merci de te confier, merci d’être venu et de me faire confiance. Elle… serait fière de toi, ta sœur. Moi, je suis fière de toi.

Ils se sourirent en silence dans ce moment qui suspendait toutes leurs peines. “Il est beau”, se surprend-elle à penser. Brusquement, Jo s’exclama : “Bon, on va pas faire la gueule toute la soirée non plus ! Tu aimes Supertramp ?”

Ils se regardèrent et d’un coup. Thomas explosa d’un rire puissant et vrai. 

  • Mais merde ! Il n’y a que toi pour oser briser un instant de grâce comme celui-là !
  • Sûrement. Mais tu sais, il ne faut pas sacraliser la douleur, il faut vivre ! Quoi ? Tu veux vivre ou mourir ?

Elle était debout face à lui, un grand sourire de défi qui lui rappelait sa sœur. Alors, d’une petite voix, il déclara :

  • J’ai déjà fait mon choix. 

Et à son tour, il se dressa sur le canapé miteux de Joséphine, attrapa sa main au passage et l’entraîna dans un hymne à la liberté, à la tristesse et à la vie.  La chaîne hifi s’emballa et Goodbye Stranger résonna dans la nuit. Dehors, les oiseaux commentaient la scène en échangeant des regards amusés. Les deux danseurs ignorèrent les vibrations d’un téléphone resté dans la chambre.

Joséphine remarqua les yeux taquins de Thomas devant la révélation de son pyjama troué.  “Tais-toi et danse” asséna-t-elle sans cesser de sourire.

Une fois l’euphorie de Supertramp passée, Jo partit chercher son téléphone pour mettre sa playlist spéciale pour se défouler après une bonne journée de merde. C’est là qu’elle découvrit les cinq  appels manqués d’Elise, sa meilleure amie. C’était la seule avec qui elle était restée en contact après le lycée, la seule qui lui faisait regretter cette époque. Jo s’empressa de rappeler Elise, car cela semblait urgent. Le bip sonna, une fois, deux fois…  puis Elise décrocha. Elle avait l’air d’être à l’extérieur, Jo entendait des voitures.

“Allo Elise, il y a un problème ?

  • Hey José! Ouais… il faut que je te parle d’un truc important.
  • Ok je t’écoute. 

Joséphine était un peu inquiète. Quand Elise utilisait son surnom rigolo comme ça, ce n’était jamais bon signe.

  • Voilà… Mathieu a envoyé un message il y a trente minutes sur le groupe “Kaput-ccino”, tu sais, celui que tu as quitté après qu’il t’a brisé le cœur.
  • Oh arrête ! il ne m’a pas brisé le cœur. 

Il était hors de question que Joséphine admette qu’elle avait été blessée, et encore moins par un garçon ! 

  • Oui oui pardon. Enfin bref, Mathieu a envoyé un message pour dire qu’il organisait une soirée improvisée chez lui ce soir avec tous nos anciens potes du lycée. On est vendredi soir un mois d’octobre alors évidemment tout le monde a sauté sur l’occasion pour faire la fête. En plus, tu sais que la baraque de Mathieu est parfaite pour ça. Bref, je te dis tout ça parce que moi aussi j’aimerais y aller. Je sais que toi, tu ne veux plus les voir, mais moi, ils me manquent. Je voulais juste avoir ton accord pour y aller, être sûre que ça ne te dérangeait pas. Là je suis en chemin mais je peux très bien faire demi-tour. Dis-moi honnêtement, est-ce que ça te dérange ?

Toutes les informations qu’Elise venait de lui donner grouillaient dans l’esprit de Jo. Qu’est-ce qu’elle en pensait ? Elle n’en avait aucune idée. Si elle devait se fier à ce qu’elle ressentait à ce moment précis, elle aurait dit qu’elle était en colère, triste rien que d’entendre à nouveau son prénom et terrifiée à l’idée de perdre la seule amie qui lui restait. Elle ne pouvait tout simplement pas lui dire non, elle avait trop peur de la perdre. Elle dit avec une voix faussement enjouée au téléphone.

  • Mais nan pas de problème ! Vas-y et amuse-toi bien. Tu me raconteras.
  • D’accord merci Joséphine ! Sinon toi ça va ?
  • Impeccable t’inquiète. Bon par contre là je dois te laisser. Bisous !
  • Ok salut José !

Joséphine le savait : ce n’est jamais bon signe quand Elise utilise ce surnom. Là, c’était sûr, l’euphorie de Supertramp était redescendue et la nouvelle d’une soirée avec tous ses anciens amis et le garçon qu’elle tentait désespérément d’oublier, sans elle, l’avait brutalement refroidie. 

Elle retourna dans le salon où Thomas l’attendait. Elle avait une mine pensive et il le remarqua. 

“Ça va Joséphine ? Tout va bien  ? C’était qui au téléphone ?

  • Nan c’était rien. Ça va t’inquiète”

Mais cela sonnait terriblement faux, même Jo le savait. Elle ne pouvait pas s’empêcher de réfléchir à ce qui allait pouvoir se produire à cette soirée à laquelle elle ne serait pas. Elle était retournée dans cet état de tristesse duquel Thomas l’avait sorti quelques minutes plus tôt. Sauf que maintenant, elle était aussi très anxieuse. Elle commença à faire les cents pas et à imaginer tous les scénarios. Thomas s’exclama :  “ Eh! Mais qu’est-ce qui te prend tout à coup ? Où est passée la fille qui me demandait avec affront : “Tu veux vivre ou mourir ?””

Elle avait presque oublié qu’il était là, mais ces mots lui firent l’effet d’un choc. Est-ce que ce n’était pas ce qu’elle avait fait depuis que Mathieu l’avait blessée ? Est-ce qu’elle ne s’était pas tout simplement laissée mourir depuis l’été, asphyxiée par son chagrin ? Soudain, Joséphine fut envahie par un élan de vie. Elle ne savait pas combien de temps elle avait perdu à ressasser ses vieux souvenirs, mais il était temps que cela cesse. Alors à la question “tu veux vivre ou mourir ?”, Joséphine répondit : “J’ai fait mon choix”. Puis, elle demanda à Thomas : 

  • Tu peux conduire pas vrai ? T’as une voiture ?
  • Ouais enfin… oui. Tu veux aller où ?

Thomas avait une mine un peu inquiète tout à coup. Joséphine, elle, n’avait pas peur. Elle ne savait pas vraiment comment elle voulait continuer à vivre cette nuit, mais il y avait cet endroit où elle voulait aller depuis longtemps.

Joséphine et Thomas se dirigèrent vers le véhicule de ce dernier. Toujours aussi inquiet, il déverrouilla tout de même les portières et s’installa au siège conducteur.

  • “Et quelle sera notre destination ?”demanda-il sur un ton sceptique.
  • “78 avenue des pommiers, chef. On va faire la fête !”, répondit une Joséphine enjouée.
  • “Euh, tu m’expliques là ? Comment ça, la fête ? On est en pyjama en plus.”
  • “Oh oui, on va dans une villa somptueuse où vit un parfait crétin à qui je dois dire deux mots.”

À ces mots, le cerveau de Thomas percuta et il comprit qu’on allait chez Monsieur-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, et un sourire se dessina sur son visage. Si Joséphine avait ce sourire sadique en allant chez lui, c’est qu’elle allait déjà mieux… Mais ça pouvait également signifier qu’ils allaient passer la nuit en garde à vue, si elle prévoyait de le tuer.

Pendant que Thomas roulait avec une certaine réticence, Joséphine regardait par la fenêtre. Elle repensait à tout ce qu’elle a vécu avec Mathieu, mais le goût amer qu’elle arborait généralement, faisait place à une sensation de vide. Mathieu lui avait brisé le cœur, pire, il avait brisé ses rêves. Elle avait travaillé si dur pour entrer  dans l’Académie nationale de ballet. Elle s’était tuée à la tâche et elle admettait l’avoir négligé et avoir été, à certaines occasions, odieuse. Néanmoins, la quitter par message, quinze minutes avant son passage, était cruel. Elle savait qu’elle aurait dû se maîtriser et gérer ses émotions, mais c’était peine perdue. Elle a fait une crise de panique en pleine performance et évidemment, n’a pas été acceptée.

Les semaines qui passèrent furent les pires de sa vie et le ballet, sa source de joie primaire depuis ses sept ans, était devenu son cauchemar. Mais si elle était honnête avec elle-même, sa relation avec le ballet était devenue toxique bien avant cet incident, et peut-être qu’intégrer cette académie lui aurait fait plus de mal que de bien. Elle ne pouvait que blâmer Mathieu pour sa méthode de rupture et son timing à chier, mais le reste était de sa faute.

Elle jeta un regard sur Thomas, concentré sur la route. Elle l’enviait secrètement de s’être relevé après la perte de sa sœur. Il avait honte d’en pleurer de temps en temps, mais il ne s’est jamais abattu au point de tout abandonner. Pas comme elle, qui a vu ses notes chuter, son admission à son école de danse questionnée et ses proches s’éloigner, parce qu’elle faisait pitié, à s’effondrer sur elle-même, sans chercher à aller de l’avant. Grâce à lui, elle se sentait inspirée. Elle en avait marre de s’apitoyer sur son sort et elle voulait tourner la page. Cela commençait par s’excuser auprès de Mathieu pour son comportement.

Ils finirent par arriver à destination et la fête battait son plein. On devinait facilement où était la fête, grâce aux lumières et la musique. Joséphine se figea devant la portière, paralysée par la peur, mais Thomas lui serra la main et la rassura d’un léger sourire.

  • “Quand faut y aller, il faut y aller,” murmura-t-elle.

Ils tournèrent la poignée et comme ils s’en doutaient, la fête battait effectivement son plein. En serrant toujours la main de Thomas, Joséphine s’aventura parmi ces visages familiers, qui avaient l’air surpris de la voir, mais souriaient tout de même, sûrement à cause de son accoutrement. Tous ces gens savaient le tenant de sa relation avec Mathieu et elle savait qu’elle ne pouvait plus reculer. Il fallait que ce soit ce soir ou jamais. Elle navigua à travers la foule et soudainement, ses yeux croisèrent des orbes bleus, où elle s’était noyée des milliers de fois auparavant. Mathieu.

C’est comme si le monde autour d’elle avait disparu et qu’il n’y avait que lui. Mathieu était lui-même surpris de la voir, comme l’attestaient ses yeux écarquillés. Après ce qui semblait être des heures plongées dans le regard  l’un de l’autre, nos deux protagonistes se fendirent d’un sourire timide et hochèrent la tête. Mathieu était heureux qu’elle soit venue, il savait que ça avait été difficile pour elle. Joséphine était heureuse que cet échange n’était pas teinté de souvenirs douloureux, mais qu’il témoignait, au contraire, d’un respect et d’une nostalgie légère. 

Le monde autour d’eux s’évanouit, et Joséphine sentit  à nouveau la main chaude de Thomas dans la sienne. Elle se tourna vers lui, tout sourire, et il lui sourit en retour. 

  • “Je pense, elle hésita, puis continua d’une petite voix, je pense que je suis sur la bonne voie.
  • Je le pense également. Et je suis là pour toi, Jo.” répondit Thomas.

Au loin, Goodbye Stranger retentit et ils échangèrent un regard complice.

  • “Tu veux vivre ou mourir Jo ?
  • J’ai déjà fait mon choix.”

 

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