(Crédit : France Télévisions)

Cette semaine, je découvre l’histoire tragique des 54 victimes du « violeur de la Sambre », ce violeur en série qui a terrorisé le val de Sambre, près de Maubeuge (59) pendant 30 ans.

Jean-Xavier de l’Estrade y met en scène des victimes, certes, mais également des femmes très puissantes qui mènent un combat difficile et acharné face à la paralysie de la police et de la justice, dominées par des hommes ignorants de la cause, au tournant du XXIe siècle. 

Cette minisérie est composée de quatre épisodes focalisés sur une femme en particulier, dont certaines sont victimes, d’autres non, avant deux ultimes volets concentrés sur le commandant de police, et enfin le violeur lui-même. Avec ce format original, vous serez portés dans la vie intime des personnes au centre de cette affaire. Vous serez marqués par ses longs plans, durs, très durs à vivre, où les victimes de Dino Scala (Enzo Salina dans la série) témoignent à la police.

De nos jours, rares sont les séries des chaînes généralistes qui nous percutent autant. Entre les témoignages de ces femmes aux vies retournées, et la qualité du jeu de tout l’ensemble d’acteurs, Sambre est un pari réussi pour le réalisateur français. Justement, vous retiendrez avant tout ces excellentes prestations d’Alix Poisson (la première victime), Pauline Parigot (la juge d’instruction), Julien Frison (le brigadier de police), et Jonathan Turnbull (« le violeur de la Sambre »).

Autre marque d’originalité dans cette série, l’identité du violeur nous est dévoilée dès le premier épisode. De ce fait, le suspense habituel d’une série policière vous est ôté, mais cela a pour effet d’inciter votre frustration envers la police et la justice.

En effet, Sambre brosse un portrait désespérant de ces institutions françaises. 30 ans durant, les multiples enquêtes de celles-ci n’ont pas été menées à bout du fait de la complaisance et de la paresse des hommes – et spécifiquement des hommes – qui les ont ralenties jusqu’au bout.

Si vous ne deviez voir qu’une série en cette fin d’année, je vous recommande vivement celle-ci. Intime, choquant, déroutant, perturbant, Sambre vous laissera époustouflé, confus, frustré, et sans mots.

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