L’art et la culture font partie intégrante de la vie d’un étudiant à Sciences Po. En effet, le campus rémois déborde d’artistes regorgeant de talent et d’associations pour les accueillir. Au sein de ses murs, tout est possible : dessin, danse, musique, théâtre… Faisons un tour de la scène créative à travers une série de portraits d’artistes du campus rémois, afin de mieux comprendre leurs pratiques de l’art, ce que cela leur apporte et comment cela impacte leur expérience étudiante.

Chiedza

Le premier portrait est celui de Chiedza. Originaire du Zimbabwe, elle a voyagé toute sa vie, et a habité tout récemment en Corée. Cela fait huit ans qu’elle dessine, et elle s’est tout juste mise à la peinture. Elle décrit son art comme angélique et féminin. Elle y représente un état onirique des femmes que nous connaissons, les transformant avec des bulles, jusqu’à ce que la peau semble aussi douce que le marbre mais aussi inachevée que la première couche d’une peinture à l’huile.

(Un des travaux de Chiedza)

 

Pour Chiedza, la pratique de son art est une sorte d’accomplissement qui lui apporte un sentiment de liberté. Quand tout va mal elle peut se reposer sur son art; cela la ramène à sa passion. Dessiner accorde à Chiedza le répit dont elle a besoin à Sciences Po. Elle a longtemps hésité à faire de sa passion son métier, mais le choix de la science politique était “plus sûr.” Malgré tout, l’art lui apporte quelque chose de spécial qu’elle affirme ne trouver nulle part ailleurs.

 

Chiedza trouve qu’il est agréable d’être entouré par d’autres personnes qui comprennent cette dimension particulière de l’art. Elle trouve que l’art a une place particulièrement importante à Sciences Po. Tout comme dans son cas, elle pense que cela permet de s’échapper. Et puis, l’art est profondément ancré dans le programme de Sciences Po ; nous écoutons de la musique dans les cours magistraux, et nous choisissons un atelier artistique pour le deuxième semestre chaque année. Elle aime s’imaginer comme une artiste, mais pense que, pour devenir artiste par elle-même, elle doit y consacrer plus de temps. Par ailleurs, Chiedza adore l’art contemporain. Elle aime tout particulièrement essayer de comprendre l’intention derrière les œuvres.

 

Milana

Le second portrait est celui de Milana. Originaire de l’Estonie, elle pratique la danse sur talons hauts depuis un peu plus d’un an. Pour elle, ce type de danse est très féminin, contradictoire, élégant et compliqué. Cela lui permet d’améliorer sa confiance en elle, de mieux se sentir dans son corps et d’apprécier pleinement sa beauté. Danser permet à Milana de mieux gérer sa vie étudiante et d’oublier ses problèmes du quotidien. Durant la période des examens, elle s’entraîne beaucoup car cela lui permet d’évacuer son stress. 

 

Quand Milana est arrivée à Sciences Po, elle a été surprise de l’importance de l’art dans le cursus et dans la vie étudiante en général. Initialement, elle avait peur que tout le monde ne soit penché uniquement sur le travail académique, mais il s’avère au contraire que de nombreux passe-temps artistiques sont mis à disposition des étudiants. 

(Milana, danseuse)

 

D’une manière plus générale, elle souhaite faire évoluer les mentalités vis-à-vis de cette forme de danse, largement connotée aujourd’hui. En effet, elle est souvent associée au strip-tease, ou bien vu comme une manière d’exciter l’homme. Milana contredit cet argument : aucune des filles avec qui elle danse fait cela pour son copain. Elle voit sa pratique comme une manière d’exprimer sa féminité. C’est aussi un défi pour Milana, qui cherche à jongler entre cette passion et son souhait de travailler dans la politique. Elle n’envisage pas d’arrêter de danser, car cela lui permet d’améliorer sa santé mentale, mais il faudrait à terme laisser cette activité dans la sphère privée.

Milana ne se considère pas vraiment comme une artiste, elle adore l’art qu’elle fait mais comme Chiedza, elle n’a pas assez de temps pour être professionnelle. Après un certain temps seulement se considérera-t-elle véritable artiste. Pour l’instant, cela reste simplement une façon de s’exprimer. Milana souhaiterait démarrer une nouvelle association pour pratiquer sa danse, afin de rendre les autres plus confiants et pour les aider (et c’est une aide pour apprendre à bien marcher en talons).

Noé

Le troisième portrait  est celui de Noé, originaire de Seine-et-Marne près de Paris. Pratiquant la composition musicale numérique depuis huit ans, il a également appris à jouer de la guitare, de la basse, du piano et de la trompette. Noé qualifie son art de “personnel,” ancré dans les éléments de sa vie. Il aspire à le définir comme “fédérateur,” cherchant à établir une connexion avec son public à travers sa musique. L’équilibre délicat entre la présentation d’une création personnelle, voire intime, et la possibilité pour le public de s’identifier à cette œuvre représente pour lui l’essence même de son travail artistique. La musique rythme sa vie, surpassant le rôle d’un simple passe-temps, et devenant un projet à long terme auquel il souhaite s’investir pleinement. Jouer et composer lui procurent des sensations uniques, des frissons de la scène à la satisfaction de voir ses projets prendre vie. 

(Noé, musicien)

 

Bien que mitigé sur l’impact de son art sur sa vie étudiante, Noé souligne sa chance de pouvoir pratiquer son art à Sciences Po, participant à un groupe et bénéficiant d’expériences uniques. Noé est le bassiste d’Éléfunk. Il évoque une expérience marquante, lorsqu’il a joué à la Philharmonie de Paris pour la remise des diplômes de master. 

 

Membre de l’association de cinéma Clap and Cut, il associe la composition musicale à sa passion pour le cinéma. Noé considère la musique comme un moyen d’expression, et met tout en œuvre pour être reconnu comme artiste. Pour lui, l’art offre une manière unique de véhiculer des émotions, des messages, ou simplement une vision artistique.

Tania

Le dernier portrait est celui de Tania, qui vient de Roumanie. Elle fait de la photographie depuis 6 ans. Elle aime particulièrement prendre en photo la nature, les paysages et lors de ses voyages. Ses photos exposées à l’Affordable Art Fair du Bureau Des Arts (BDA) proviennent de ses voyages à travers le monde (Indonésie, Thaïlande…). 

 

Tania explique manquer de temps pour pratiquer la photographie, mais elle me raconte avoir été photographe pour un gala l’an dernier.  L’année dernière, elle faisait partie de l’association Sciences Portraits mais considère manquer de temps aujourd’hui pour pleinement s’y engager. 

 

Photographier pour elle c’est saisir des instants de vie, et faire en sorte qu’ils se sentent mieux dans leurs peaux en les montrant sous leur meilleur angle. Selon elle, l’art a une place assez importante à Sciences Po, portée par les associations comme le BDA, qui organise de nombreux événements artistiques. Pour elle, cela encourage les étudiants à ne pas seulement se concentrer sur les études, et à développer un certain sens créatif. 

(Un cliché de Tania, pris en voyage)

 

Tout comme Chiedza et Milana, Tania estime qu’il faut consacrer plus de temps à pratiquer son art afin de se considérer comme une véritable artiste. Elle voit sa pratique comme une passion, un hobby, et se considère comme une photographe débutante. 

 

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