Les vacances d’hiver à Sciences Po ne pouvaient pas être plus mal situées ! Placées seulement quatre semaines après des vacances de plus d’un mois, nous laissant endurer les dix semaines restantes du semestre sans pause, elles étaient également encadrées par deux grèves de l’entreprise publique détenant le monopole des chemins de fer français, mais plus particulièrement connue pour ses grèves récurrentes j’ai nommé la SNCF. 

Les grèves des week-ends du 17 et 18 février, et du 24 et 25 février ont particulièrement impacté les étudiants de Sciences Po qui, désireux de rentrer chez eux pour les vacances… et obligés de revenir en cours une semaine plus tard, ont vu nombre de leurs trains annulés et se sont retrouvés dans la nécessité de chercher des alternatives.

Deux tiers des étudiants affirment avoir été impactés par la grève des 17 et 18 février, contre seulement un dixième pour celle des 24 et 25. Puisque cette première grève a été plus suivie, il a été d’autant plus difficile pour les Sciences Pistes affectés de trouver un autre moyen d’atteindre leur destination. Pour près de la moitié d’entre eux, trouver une alternative à leur train a été plutôt compliqué et l’entreprise s’est révélée cauchemardesque pour un quart ! 

Certains étudiants chanceux ont eu le bonheur de constater que leurs trains avaient été maintenus, tandis que d’autres n’ont pas eu à surmonter de nombreux obstacles pour échanger leur billet contre un autre : « J’ai juste eu à me rendre sur l’appli SNCF pour échanger mon ancien billet avec un train qui partait 2h plus tard le jour même (et j’ai même été surclassé gratuitement donc je ne vais pas me plaindre) » me confie un étudiant.

Cependant, la plupart des étudiants n’ont pas eu cette chance, et ont dû trouver d’autres solutions beaucoup plus coûteuses, dues aux réservations de dernière minute et au contexte de la grève, impliquant des voyages bien plus longs, dans des moyens de transport ayant parfois du retard. Les « FlixBus » ont été plébiscités comme solution de substitution… mais ce choix s’est surtout effectué par dépit, et les étudiants se sont révélés dans l’ensemble plutôt insatisfaits de ce moyen de transport, aux voyages longs et onéreux. Un étudiant me raconte qu’au lieu de prendre un TGV de trente minutes, celui-ci avait dû faire deux heures de FlixBus et une heure de métro pour se rendre à l’aéroport. Un autre étudiant révolté me confie qu’il devait se rendre à Paris dans la soirée et avait donc dû acheter un billet de FlixBus à 40 euros, pour un voyage de seulement deux heures.

 Pour la première grève, certains étudiants ont eu tellement de mal à trouver une alternative qu’ils ont dû quitter Reims le jeudi 15, voire le mercredi 14 février, pour être sûrs d’atteindre leur destination. D’autres ont dû dormir une nuit à Paris, avant de pouvoir enfin prendre leur correspondance.

 En dernier recours, des étudiants ont dû faire appel aux dieux de l’automobile, j’ai nommé Papa et Maman, qui sont venus jusqu’à Reims, ou jusqu’à Paris pour les chanceux ayant pu prendre leur premier train, mais pas leur correspondance, pour les ramener dans le cocon familial. Néanmoins, il fallait encore affronter les terribles embouteillages, affectant autant les voyageurs en bus qu’en voiture. 

Pour les non-initiés aux grèves à la française, j’ai nommé les étudiants internationaux, cette expérience n’a paradoxalement pas excessivement dégradé l’image qu’ils se faisaient de la France… probablement parce que cette image avait déjà été ternie auparavant !

Finalement, le voyage initiatique des étudiants de Sciences Po pour rentrer chez eux et revenir ensuite à Reims s’est révélé on ne peut plus mouvementé. Ils sont loin d’être revenus sereins et reposés, prêts à attaquer la dernière ligne droite, avant les tant attendues vacances d’été. C’est précisément dans ce genre de situation que l’humble rédactrice de cet article est on ne peut plus contente d’avoir voiture et permis de conduire et d’être libérée de la dépendance entravante des trains.

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