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Le 9 février, Violette Dorange achevait son premier Vendée Globe. Elle n’avait que 23 ans, et il y a un mois elle est devenue la plus jeune navigatrice de l’histoire à terminer le Vendée Globe seule et sans aide extérieure. Pendant son tour du monde en voile, elle est devenue très populaire sur les réseaux sociaux. A bord de l’IMOCA « DeVenir », Violette partageait avec enthousiasme ses expériences, telles que lorsqu’elle a franchi l’équateur, ou lorsqu’elle a navigué dans les grands espaces du Sud sous la neige. 

Le Vendée Globe est une compétition rude, qui exige un mental d’acier et une préparation intensive afin de faire face aux conditions extrêmes. Il s’agit plus précisément d’un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Il a lieu tous les quatre ans, et y participent des navigateurs qui font la course à bord des IMOCA, des monocoques de 18 mètres de long. Ils partent depuis les Sables-d’Olonne en Vendée et vont parcourir 45 000 kilomètres autour du globe en contournant trois grands caps, pour ensuite revenir aux Sables-d’Olonne. 

Des skippers du monde entier viennent participer à la course qui a aujourd’hui une renommée internationale. La sélection est rude, et ils doivent prouver qu’ils sont, avec leurs bateaux, en capacité de tenter cette compétition. Chaque skipper doit avoir participé à au moins deux courses qualificatives en des temps requis, puis, pour arriver à les départager (la course a accueilli un maximum de 40 compétiteurs en 2024), il y a une sélection basée sur le nombre de milles réalisé depuis 4 ans. 

Cette sélection, Violette Dorange en a fait partie, malgré la moyenne de quarante ans entre les concurrents. Cela s’explique car, depuis toute petite, Violette est plongée dans ce milieu. Elle a commencé l’Optimist à l’âge de 7 ans. A un jeune âge, elle naviguait en compétition au niveau international dans la classe Optimist internationale et le dériveur international 420. Elle a continué en sport-étude, et poursuit les études supérieures avec un aménagement pour pouvoir continuer son sport en compétition. A l’âge de 15 ans, elle devient la première jeune fille à traverser la Manche sur un Optimist. En 2017, elle est également la première à traverser le détroit de Gibraltar en optimist. 

Son projet de participer au Vendée Globe 2024-2025 commence tardivement, elle ne l’annonce qu’au début de l’année 2021. Son projet se précise en octobre 2021 avec une option sur l’IMOCA Yes We Can ! de Jean Le Cam, son mentor et doyen de la course. Il lui réserve son ancien bateau, le temps qu’elle puisse réunir les fonds nécessaires à son rachat.

En 2023, obtenant le financement, son projet est officiellement lancé. C’est ainsi que le « Yes We Cam devient son bateau, le « DeVenir ». Elle parvient ensuite à valider la première phase de qualification de la compétition, puis, en 2024, finit d’accomplir le nombre de milles nécessaire pour faire partie des 40 skippers admis au Vendée Globe. La jeune femme commence son Vendée Globe le 10 novembre 2024, et le termine trois mois plus tard, le 9 février. En ce court laps de temps, elle a bousculé les médias du monde entier et s’est fait une place dans ce sport habituellement dans l’ombre.

La benjamine de ce tour du monde et son bateau ont attiré l’attention dans le monde entier. Violette Dorange a partagé sa vie et ses émotions pendant sa traversée grâce aux réseaux sociaux. Les spectateurs l’ont vue faire son linge sous la pluie, faire tomber son taboulé, mais aussi réussir son passage au Cap Horn: elle a partagé chaque détail de son aventure. C’est une personne très authentique et expressive, c’est ainsi que les fans et les médias ont suivi chaque détail de son aventure, et elle est vite devenue la participante du Vendée Globe avec le plus d’abonnées sur les réseaux sociaux. Son frère Charles en a parlé dans une interview accordée au Parisien: « Elle est très transparente et naturelle, les gens s’identifient à elle. Elle montre que c’est possible de réaliser ses rêves ». Ses vidéos sont spontanées, et c’est ce qui a plu au public. Violette Dorange dit avoir toujours aimé se filmer, puisqu’elle était de la génération « YouTube ». Elle dit notamment avoir été inspirée de Lena Situation, et se dit contente « que ça puisse intéresser des gens qui ne connaissent pas forcément la voile », dans un entretien avec Ouest-France. 

Ce tour du monde l’a profondément marquée. « Au niveau mental, je pense que je n’ai jamais vécu des tempêtes comme ça » dit-elle. C’était dur, et elle le savait lorsqu’elle s’est engagée dans cette compétition. C’était aussi dur d’être seule, sans sa famille. Avant le Vendée Globe, elle n’avait passé qu’au maximum vingt jours en mer. 

Dès son arrivée aux Sables-d’Olonne, elle dit avoir enchaîné au moins quatre interviews et la conférence de presse. Elle dit avoir été choquée par la foule présente lors de son arrivée. « Trois mois sans voir un seul visage, et aujourd’hui cette foule immense, c’est incroyable ! » s’est-elle exclamée à l’arrivée. Quelques jours plus tard, elle était à Paris sur les plateaux de télévision. Elle n’avait pas beaucoup accès à ses réseaux, elle envoyait seulement ses vidéos à son équipe. C’est grâce à sa famille et cette équipe qu’elle a été tenue au courant de l’engouement qui se développait autour d’elle et son exploit. Depuis son bateau, elle ne se rendait pas compte de l’ampleur. Pourtant, elle a eu un succès fou. « Franchement, c’est stratosphérique ! C’est dingue ! » a dit son coordinateur des réseaux sociaux David Lupien.

Elle explique à présent à France Info qu’elle continuera de partager ses projets de cette manière. Ce Vendée Globe lui a permis de gagner encore plus confiance en elle : elle a réussi un exploit en finissant cet « Everest des Mers » si jeune. Elle inspire une nouvelle génération et partage au monde entier des valeurs de courage, de dépassement de soi, et d’audace. D’autant plus qu’elle s’est engagée dans la Fondation Apprentis d’Auteuil, dans laquelle elle partage son vécu en mer, ses projets, et ses valeurs aux plus jeunes. Violette Dorange incarne l’ambition, la persévérance et vient rafraîchir l’image d’un sport resté dans l’ombre. Son exploit marque un tournant dans l’histoire de la voile, et sera une source d’inspiration pour tous.

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Jeanne Gauvin

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