Depuis les années 2010, les Etats-Unis font face à une nouvelle problématique : une importante augmentation du nombre de consommateurs d’opioïdes, donnant lieu à des overdoses de plus en plus fréquentes, et souvent fatales. 

En 2021, les Etats-Unis enregistraient 107 000 morts par overdose, dont plus de 70 000 liés aux opioïdes. Malheureusement, ces chiffres ne cessent d’augmenter: le pays se confronte donc à une véritable  situation de crise.

 Une crise devenant un véritable problème de société et une des préoccupations de l’administration Biden. L’objectif devient donc de favoriser l’accès aux soins des individus souffrant d’addiction et de limiter le trafic de drogue. Le fentanyl, un analgésique 100 fois plus puissant que la morphine, a fait des ravages dans les quartiers défavorisés américains, mais il est davantage dangereux lorsque l’on sait que sa présence est parfois dissimulée dans d’autres substances illicites. La dose mortelle minimale chez les humains étant de 0,25 mg, il peut être la cause d’overdoses accidentelles.  

Désormais, c’est la xylazine qui inquiète les experts. Également surnommée “la drogue du zombie,” un nom faisant référence à ses effets directement observables comme la nécrose de la chair des consommateurs et son pouvoir sédatif. Initialement utilisée comme tranquillisant pour animaux, sa consommation devient de plus en plus fréquente aux Etats-Unis. 

Qu’en est-il des consommateurs d’opioïdes ? Ils commencent souvent par devenir addicts à des médicaments en dérivés de drogues addictives. Dès lors, il entrent dans un cercle vicieux qui peut débuter avec une prise de médicament légale. Cela arrive parfois après une prescription de morphine ou d’oxycodone, des anti-douleurs aux effets extrêmement puissants. Over-dosés, ces substances peuvent mener au drame, ou à terme à la consommation de substances davantage toxiques à force d’accoutumance. 

 D’abord sanitaire, la crise est également sociale, notamment visible dans les rues américaines, comme à San Francisco. Il est difficile de s’y balader sans croiser des consommateurs de drogues fortes, surnommés “zombies.” Les rues deviennent alors le reflet d’un problème systémique que la première puissance mondiale ne parvient pas à régler. Ce phénomène se multiplie : de plus en plus d’individus dans les rues, sans domicile fixe, dès lors plus exposés à la consommation de drogue. L’accès restreint aux services de santé américains n’améliore en rien leur cas : se faire soigner apparaît comme un luxe, demeurant le privilège des classes sociales les plus hautes.

Le système médical américain est particulier dans son fonctionnement : à partir d’assurances privées liées à l’emploi, il ne prend en charge que les individus qui ont les moyens d’y accéder. Selon International Santé, en 2018, les américains devaient payer en moyenne plus de 6 000 dollars par personne et par an pour leur santé. Certaines aides sont mises en place comme le Medicare pour les retraités et le Medicaid pour les plus défavorisés ; aides demeurant tout de même limitées. Ce système résulte en d’importantes inégalités, touchant aux droits fondamentaux des citoyens américains, car pour beaucoup, se faire soigner par un professionnel de santé ne reste que l’objet d’un idéal. 

C’est ainsi qu’une partie de la population se tourne vers d’autres pratiques… plus ou moins saines et plus ou moins légales.

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